16 janv. 2009

Simenon









Il ressemblait à un personnage de Mark Twain. Salopette et large chapeau au rebord défraîchit. C’était mon ami imaginaire.

Je ne me souviens pas d’avoir vraiment eu de conversations avec lui. Simenon agissait comme une présence réconfortante. Il apparaissait lorsque je me sentais seule, dans ce salon où il n’y avait que des adultes pour remplir toute l’espace. Seule, accompagnée de tout ce blanc qui séparait les mots et qui emplissait la pièce.

Simenon, il était vraiment différent de moi. Tout mon contraire! Je savais qu’il était courageux et qu’il me trouvait sotte de quémander de l’amour en tentant de devenir parfaite.

Graduellement, Simenon s’est effacé, jusqu’au jour ou je dû réaliser qu’il m’avait quitté pour toujours.

Des années plus tard, lors d’un cours de psycho, le prof, qui faisait aussi de la pratique privée, ouvre une discussion sur le cas d’une de ses patientes.

Une femme d’une quarantaine d’années qui souffre de fortes réminiscences. Son père, un homme violent, l’avait terrorisé durant toute sa petite enfance. Vieux et mourant, elle souhaitait maintenant faire la paix avec son bourreau.

Elle était aux prises avec un rêve qui revenait sans cesse. Elle rêvait d’un aquarium, rempli de poissons tous monstrueux et difformes, mais l’un d’entre eux, le plus gros, tentait par tous les moyens de sortir du bocal et cela l'effrayait.

Nous devions nous questionner pour essayer de trouver s’il y avait un lien avec son rêve. Plusieurs hypothèses ont été émises, certaines totalement farfelues. Nous lancions des réflexions à voix haute, sans vraiment prendre le temps de lever la main, sans vraiment prendre le temps de réfléchir et le prof se moquait allègrement de nous.

Il nous apporta finalement la réponse : aqua-ri-HOMME. Ce rêve parlait de ses relations avec les hommes de sa vie. Le plus gros, le plus entêté, le plus inquiétant, il représentait son père. Cela parlait de ses patterns, de sa souffrance liée à l'amour, de son impression de faire rire d'elle...

Et ça m’avait alors saisi comme un direct en pleine gueule.

Si-Me-Non.

Si seulement, je pouvais dire non…..
Je travaille encore à apprendre à dire non.
C’est difficile de se déprogrammer.

2 commentaires:

  1. Ayoye ! Là, tu m'as surprise en titi.
    Bon, je suis de celle qui pense qu'on donne du sens à ce que l'on veut bien. C'était peut-être un hasard, mais c'est franchement pas important, non ? Parce que le message que tu t'envoie est clair, lui.

    Eh crime qu'on a la même maladie...

    RépondreEffacer
  2. Généralement, je ne seconde pas la philosphie psychanalyste....sauf que cette fois, j'ai eue la chance d'apprendre sur moi-même..probablement plus que durant tout le reste de ma formation. Cette fois-là, ça ME parlait!!

    Fille aînée ( 19 ans) suit mes traces et étudie en psycho....Il est probable qu'elle ira y puiser ce qu'elle doit y trouver pour ensuite bifurquer vers autre chose, ou alors (C'est selon) elle sera hyper-heureuse de pratiquer * Mais alors, je me questionne....en tant que mère, est-ce mieux ou pire??!!!

    :)

    RépondreEffacer

éclatez-vous!